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lis effervescents, et Bergmann n’avait point tardé à démêler sa nature acide : telles étaient les connaissances à cet égard, quand Priestley s’empara de cette matière, et la traita avec un bonheur qui n’a été donné qu'à lui.

Logé à Leeds près d'une brasserie, il eut la curiosité d’examiner l’air fixe qui s'exhale de la bière en fermentation, et le pouvoir délétère que cet air exerce sur les animaux, ainsi que son influence sur la flamme des bougies.

Ses essais lui ayant donné des résultats remarquables, il en tenta de pareils sur l’air inflammable.

Voulant ensuite déterminer toutes les circonstances dans lesquelles ces deux airs se manifestent, il remarqua bientôt que, dans un grand nombre de combustions, surtout dans les calcinations des métaux, l’air où ces opérations se font est altéré dans sa nature, sans qu'il y ait de production d’air fixe ni d’air inflammable. De là sa découverte d'une troisième espèce d'air nuisible, qu'il appela l’air phlogistique, et qui depuis a été nommée gaz azote.

Il se servait de petits animaux pour essayer l’action pernicieuse de ces différents airs, et se voyait obligé de causer des tourments à des êtres sensibles. Son caractère se peint dans la joie qu’il éprouva lors de la découverte d'une quatrième espèce qui le dispensait d’avoir recours à ces moyens cruels : c'était l’air nitreux, qui jouit de la propriété de diminuer subitement le volume de tout autre air auquel on le mêle, à peu près dans la proportion où cet autre air est respirable, et, par conséquent, de celle de mesurer jusqu'à