lesse sans qu'il les eût mérités, il n'y eut rien dans les événements de sa vie que d'uniforme et de simple. La seule liste de ses ouvrages l'indiquerait assez ; et lorsque l'on saura qu'il a fait plus de cent volumes, on s'attendra bien qu'il n'a pas été répandu dans le monde, et que son histoire ne pourra guère consister que dans une analyse de ses écrits.
Son père, qui était marchand, mourut de bonne heure, et le laissa dans une grande pauvreté ; mais une tante riche et pieuse se chargea de son sort et lui fit étudier les langues et la théologie. Après avoir été pendant quelque temps vicaire ou pasteur des presbytériens de quelques petites communes, il obtint, à Warrington, un emploi dans une école de la même secte. Il reprit ensuite les fonctions pastorales pour les dissidents de Leeds, ville voisine du lieu de sa naissance. Ses écrits sur la physique et ses premières recherches sur les airs lui ayant donné de la réputation, lord Shelburne, secrétaire d'État, appelé depuis marquis de Landsdown, l'appela auprès de lui comme bibliothécaire, et le prit pour compagnon de voyage en France et dans quelques autres contrées. Au bout de sept ans il quitta la maison de ce seigneur, pour s'établir à Birmingham comme ministre et comme instituteur de la jeunesse. Il y demeura onze années, jusqu'aux persécutions qui le contraignirent de quitter cette ville, et qui bientôt après le déterminèrent à se retirer aux États-Unis. Tel est le précis court et cependant complet de sa vie privée : celui de ses ouvrages est plus important et doit être plus étendu.