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cherches la vérité isolée qu'elles nous montrent ; c'est par les vues qu'elles nous donnent sur les lois générales et, dans ce cas-ci en particulier, sur le peu de rapport qu'il y a souvent entre les différences apparentes des corps et leurs principes réels, qu'on doit les estimer.

Darcet inventa ensuite un alliage métallique remarquable par la propriété singulière de se fondre et une chaleur moindre que celle de l'eau bouillante. Il consiste en huit parties de bismuth, cinq de plomb et trois d'étain. Cette découverte ne dut d'abord paraître que curieuse ; on ne s'en servait que pour quelques grossières injections anatomiques. Mais qui n'apprendrait à respecter jusqu'à la moindre expérience scientifique, lorsqu'on saura que c'est sur celle-là surtout que repose le stéréotypage, cet art qui va doubler le bienfait de l'imprimerie, en faisant pénétrer jusque dans la plus pauvre chaumière le résultat des méditations des sages.

On doit encore à Darcet la détermination de l'énorme quantité de substances nutritives contenues dans les os, quantité qui surpasse celle que fournirait un poids égal de chair ; et il avait annoncé depuis longtemps dans ses cours la possibilité d'extraire des os un produit semblable au suif. Ces deux découvertes pourront devenir utiles pour la multiplication d'objets d'une consommation journalière[1].

Mais ce n'est pas par ses découvertes seulement qu'il

  1. Elles le sont devenues, surtout par les travaux de M. Darcet fils.