sée de sable, de potasse et d'argile, qui avait bien l'éclat extérieur de la porcelaine, mais qui se rayait aisément, et qu'un feu médiocre changeait en un verre noirâtre.
MM. de Lauraguais et Darcet firent, les premiers en France, une porcelaine dure et infusible, et cela non par hasard comme Boetticher, mais par une suite raisonnée de combinaisons de toutes les espèces de terres et de pierres. Aussi ne faisait-on en Saxe que la seule espèce de porcelaine dont on avait trouvé la recette, tandis qu'ils imitaient à leur gré toutes celles que le commerce nous apporte. C'est ce qui faisait dire à Darcet, que les Saxons avaient bien le secret de leur belle porcelaine, mais qu'ils ne connaissaient pas l'art de faire la porcelaine.
Qu'il nous soit permis de remarquer en passant que cet art n'aurait été ni si tardif ni si difficile à découvrir, si la simple minéralogie s'était trouvée alors dans l'état de perfection où elle est aujourd'hui. Réaumur, recevant le petuntzé et le kaolin de la Chine, aurait à l'instant reconnu le premier pour un feldspath, et cette connaissance eût épargné à nos artistes quarante années de travaux infructueux.
C'est à l'Institut qu'il appartient de rappeler sans cesse que ces études générales qu'on affecte de regarder comme de pures spéculations nous montrent réellement les chemins les plus courts pour arriver aux meilleurs procédés des arts utiles.
Darcet servait à la fois la pratique et la théorie, En faisant une invention lucrative, il faisait encore un