ÉLOGE HISTORIQUE
DE JEAN DARCET
LU LE 5 AVRIL 1802.Nous l'avouons[1], ce n'est pas sans crainte que nous venons encore vous entretenir de l'un de nos confrères. L'exposé de découvertes récentes vous intéresserait peut-être plus que des détails répétés sur des travaux anciens ; mais c'est pour nous un devoir de rendre ces hommages à la mémoire des hommes utiles aux sciences et à l'humanité. Le souvenir des liens qui nous attachaient à eux nous fait exercer, il est vrai, ce touchant ministère avec le zèle du sentiment : mais le souvenir de leurs services ne vous porterait-il pas aussi il prendre part à ces actes solennels de notre douleur, ou du moins à les excuser ?
Quelques personnes reprochent aux éloges académiques de n'être pas l'expression entière de la vérité, et de pallier trop souvent les fautes et les erreurs de ceux qu'ils ont pour objet : et ce n'est pas, en effet, lorsque
- ↑ Il y avait eu trois éloges lus avant celui-ci dans cette séance.