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montagnes de Léon, le pays le plus sauvage de tout le royaume.

Il fut obligé de les parcourir dans une saison pluvieuse, presque toujours à pied, et traînant son cheval le long des précipices, couchant dans les huttes des pâtres au sommet des rochers, souvent au-dessus de la région des nuages. Il y gagna une fièvre tierce que l'abattement de son esprit fit bientôt dégénérer en fièvre maligne, et qui l'emporta au bout de neuf jours, le 6 septembre 1800.

Aussi longtemps qu'il conserva un peu de force, il ne cessa d'étudier et de recueillir tout ce qu'il crut pouvoir être utile. Ces glands doux, préférables aux châtaignes, et qu'on dit avoir fait la première nourriture des hommes ; la pistache de terre, plante singulière, dont le fruit est attaché aux racines ; des boutures des ceps qui produisent ces vins si célèbres dans toute l'Europe, furent envoyés par lui au ministre. Il porta encore une attention particulière sur ces fameux haras de l'Andalousie, qui fournissaient jadis les chevaux les plus estimés de l'Europe, et que la manie réglementaire, aussi funeste à l'agriculture qu'aux autres branches de l'industrie, a tant fait dégénérer de leur ancienne splendeur. Le mémoire qu'il envoya à ce sujet à l'Institut national, serait digne d'être médité par les administrateurs espagnols.

On voit, dans les dernières lettres qu'il écrivait au ministère pour essayer encore de réveiller sa sollicitude en faveur de ce troupeau si chèrement acquis, le pres -