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Divers prix qu'il remporta sur des questions relatives à l'agriculture, proposées par quelques académies, le tirent bientôt connaître dans un cercle plus étendu que celui de son école. La principale de ces questions fut celle des prairies artificielles, que plusieurs sociétés d'agriculture proposèrent presque en même temps.

Les vues qui doivent diriger dans la solution des problèmes de cette espèce sont si peu appréciées, même par la plupart des savants, que quelques réflexions a ce sujet ne paraîtront pas déplacées ici.

Cette étonnante variété de plantes et d'animaux qui revêtent et qui vivifient la surface du globe, n'est pas composée d'un nombre d'éléments aussi considérable qu'on pourrait l'imaginer. L'analyse chimique réduit presque toutes leurs parties en quelques substances combustibles, la plupart volatiles. Un peu de charbon, d'azote, d'hydrogène, combinés en diverses proportions, soit entre eux, soit avec l'oxygène, voila, avec un peu de terre, ce qui fait la matière de ces êtres si admirables et si diversifiés.

Ces éléments leur viennent du sol et de l'atmosphère : les plantes les tirent de l'un par leurs racines, de l'autre par leurs feuilles ; les animaux les reçoivent déjà élaborés par les plantes, et, selon que la multiplication de ces deux règnes est plus ou moins active, la masse des éléments combinés est plus ou moins-forte, proportionnellement à celle des éléments libres ; et cette proportion peut varier à l'infini, depuis les immenses plaines sablonneuses de l'Afrique et de l'Arabie, où jamais l'œil du voyageur ne se repose sur la moindre verdure, jus -