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parties de l'animal, sur ses muscles, sur ses vaisseaux, sur ses nerfs, sur ses organes des sens.

Swammerdam, Pallas, qui avaient embrassé toutes les parties de l'animal dans leurs anatomies, avaient borné ces anatomies à quelques espèces ; en un autre genre, Lyonnet s'était même borné à une seule : ici c'était une classe entière d'animaux, et de tous les animaux la classe la moins connue, dont presque toutes les espèces se montraient décrites, et tout le détail, le détail le plus délicat, le plus secret de leur structure, mis au jour et développé.

Les mollusques ont tous un cœur, ainsi que je l'ai déjà dit : mais les uns n'en ont qu’un seul, comme l’huître, comme le limaçon ; les autres en ont deux ; les autres en ont jusqu'à trois distincts, comme le poulpe, comme la seiche. Et cependant, c'est avec ces animaux dont l'organisation est si riche, qui ont un cerveau, des nerfs, des organes des sens, des organes sécrétoires, que l'on en confondait d'autres qui, comme les zoophytes, comme les polypes, par exemple, n'ont, pour toute organisation, qu'une pulpe presque homogène.

Les expériences de Trembley ont rendu célèbre le polype d'eau douce, cet animal qui pousse des bourgeons comme une plante, et dont chaque partie, séparée des autres, forme un individu nouveau et complet. Toute la structure de ce singulier zoophyte se réduit à un sac, c'est-à-dire à une bouche et à un estomac.

M. Cuvier fait connaître un autre zoophyte dont la structure offre quelque chose de plus surprenant encore, car il n'a pas même de bouche ; il se nourrit par des suçoirs ramifiés, comme les plantes ; et sa cavité intérieure lui sert, tour à tour, d'estomac et d'une sorte de cœur, car il s'y rend des vaisseaux qui y conduisent le suc nourricier, et il en part d'autres vaisseaux qui portent ce suc aux parties.

Un des problèmes les plus curieux de toute la physiologie des animaux à sang blanc qui ait été résolu par M. Cuvier, est celui de la nutrition des insectes. Les insectes, comme je l'ai déjà dit, n'ont, au lieu de cœur, qu'un simple vaisseau dorsal, et, de plus, ce vaisseau dorsal