breux, plus il faut accumuler de traits ; en sorte que, pour distinguer de tous les autres un être pris isolément, il faut faire entrer dans son caractère sa description complète.
C’est pour éviter cet inconvénient que les divisions et subdivisions ont été inventées. L’on compare ensemble seulement un certain nombre d’êtres voisins, et leurs caractères n’ont besoin que d’exprimer leurs différences, qui, par la supposition même, ne sont que la moindre partie de leur conformation. Une telle réunion s’appelle un genre.
On retomberait dans le même inconvénient pour distinguer les genres entre eux, si l’on ne répétait l’opération en réunissant les genres voisins, pour former un ordre ; les ordres voisins, pour former une classe, etc.… On peut encore établir des subdivisions intermédiaires.
Cet échafaudage de divisions, dont les supérieures contiennent les inférieures, est ce qu’on appelle une méthode. C’est, à quelques égards, une sorte de dictionnaire où l’on part des propriétés des choses pour découvrir leurs noms, et qui est l’inverse des dictionnaires ordinaires, où l’on part des noms pour apprendre à connaître les propriétés.
Mais quand la méthode est bonne, elle ne se borne pas à enseigner les noms. Si les subdivisions n’ont pas été établies arbitrairement, mais si on les a fait reposer sur les véritables rapports fondamentaux, sur les ressemblances essentielles des êtres,