seuls moyens ; mais les ressources de ma position me parurent pouvoir suppléer à ce qui me manquait de temps et de talent. Vivant au milieu de tant d’habiles naturalistes ; puisant dans leurs ouvrages à mesure qu’ils paraissaient ; usant avec autant de liberté qu’eux des collections rassemblées par leurs soins ; en ayant moi-même formé une très considérable spécialement appropriée à mon objet, une grande partie de mon travail ne devait consister que dans l’emploi de tant de riches matériaux. Il n’était pas possible qu’il me restât beaucoup à faire, par exemple, sur des coquilles étudiées par M. de Lamarck, ni sur des quadrupèdes décrits par M. Geoffroi. Les nombreux rapports nouveaux saisis par M. de Lacépède, étaient autant de traits pour mon tableau des poissons. M. Levaillant, parmi tant de beaux oiseaux rassemblés de toute part, apercevait des détails d’organisation que j’adaptais aussitôt à mon plan. Mes propres recherches employées et fécondées par d’autres naturalistes, produisaient pour moi des fruits qu’elles n’eussent pas donnés tous entre mes seules mains. Ainsi M. de Blainville, M. Oppel, en examinant dans le cabinet que j’ai formé les préparations anatomiques que je destinais à fonder mes divisions des reptiles, en tiraient d’avance, et peut-être mieux que je n’aurais pu le faire, des résultats que je ne faisais encore qu’entrevoir, etc., etc.
Ces réflexions m’encouragèrent, et je me déterminai à faire précéder mon Traité d’Anatomie