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Telles sont les questions agitées aujourd’hui dans l’Église gréco-russe, et ne croyez pas qu’elles y passent pour puériles : elles enflamment les passions, provoquent l’hérésie et décident du sort des populations dans ce monde et dans l’autre. Si je connaissais mieux le pays, je recueillerais pour vous bien d’autres documents. Revenons à nos hôtes[1].

Les grands seigneurs russes me paraissent plus aimables en province qu’à la cour.

La femme du gouverneur d’Yaroslaf a, dans ce moment, toute sa famille réunie chez elle ; plusieurs de ses sœurs avec leurs maris et leurs enfants sont logées dans sa maison : elle admet à sa table les principaux employés de son mari qui sont des habitants de la ville ; enfin son fils (celui qui est venu me chercher en voiture) est encore d’âge à avoir un gouverneur : aussi au dîner de famille étions-nous vingt personnes à table.

Il est d’usage dans le Nord de faire précéder le repas principal par un petit repas qui se sert dans le salon, un quart d’heure avant qu’on se mette à table ; ce préliminaire, espèce de déjeuner qui touche au dîner, est destiné à aiguiser l’appétit, et s’appelle en russe, si mon oreille ne m’a pas trompé : zakuska.

  1. Voir à la fin du voyage les extraits cités du livre des Vicissitudes de l’Église catholique en Russie