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génuflexions, de salutations, d’inclinations de tête en passant et repassant devant le maître autel de son église, qu’en a fait dans le monastère de la Transfiguration en présence d’un étranger, ce prince russe, ancien militaire, aide de camp de l’Empereur Alexandre.

Les Grecs couvrent les murs de leurs églises de peintures à fresque dans le style byzantin. Un étranger respecte d’abord ces images, parce qu’il les croit anciennes, mais quand il vient à s’apercevoir que telle est encore la manière des peintres russes d’aujourd’hui, sa vénération se change en un profond ennui. Les églises qui nous paraissent les plus vieilles, sont rebâties et coloriées d’hier : leurs madones, même le plus nouvellement peintes, ressemblent à celles qui furent apportées de Constantinople en Italie vers la fin du moyen âge pour y réveiller le goût de la peinture. Mais depuis lors les Italiens ont marché, leur génie électrisé par l’esprit conquérant de l’Église romaine et nourri des souvenirs de l’antiquité, a compris et poursuivi le grand et le beau ; il a produit dans tous les genres ce que le monde a vu de plus sublime en fait d’art. Pendant ce temps-là les Grecs du Bas-Empire, et après eux les Russes, continuaient de calquer fidèlement leurs vierges du viiie siècle.

L’Église d’Orient n’a jamais été favorable aux arts. Depuis que le schisme fut déclaré, elle n’a fait comme