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nœuvres excellents ; enfin si les domestiques capables d’ennoblir leur profession par des sentiments élevés y manquent, on y trouve en abondance d’excellents espions.

Je vous conduis dans le dédale des contradictions, c’est-à-dire que je vous montre les choses de ce monde telles qu’elles m’apparaissent au premier et au second coup d’œil ; c’est à vous que je laisse le soin de résumer, de coordonner mes remarques, afin de conclure de mes opinions personnelles à une opinion générale. Mon ambition sera satisfaite, si, en comparant et en élaguant de ce recueil une foule d’arrêts hasardés et précipités, vous pouvez formuler une opinion solide, impartiale et mûre. Je ne l’ai pas fait parce que j’aime mieux voyager que travailler ; un écrivain n’est pas libre, un voyageur l’est : je raconte le voyage et vous laisse le livre à compléter et à corriger.

Les nouvelles réflexions que vous venez de lire sur le caractère russe m’ont été suggérées par plusieurs visites que j’ai faites en arrivant à Yaroslaf. Je regardais ce point central comme l’un des plus intéressants de mon voyage ; voilà pourquoi, avant de quitter Moscou, je m’étais muni de plusieurs recommandations pour cette ville.

Vous saurez demain le résultat de ma visite chez le principal personnage du pays, car je viens d’en-