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la permission de se promener sur les remparts et de venir chez lui en bateau.

Le jour de leur arrivée à Nowodwinskoï était le jour anniversaire du commencement du règne de l’Impératrice. Sur leur demande, le prêtre qui les accompagnait dit la messe dans l’église de la forteresse ; il lut ensuite la liturgie et des prières en actions de grâces.

La frégate l’Étoile polaire était déjà prête à mettre à la voile : les princes et les princesses montèrent à bord avec leur suite. En prenant congé d’eux, Melgunof leur fit de nouvelles recommandations et leur dit à la fin qu’ils seraient toujours malheureux, s’ils se montraient ingrats. En entendant ces mots ils fondirent en larmes, et tombèrent à genoux. La princesse Élisabeth, au nom de tous, dit : « Que Dieu nous punisse si nous oublions la grâce que nous fait notre mère ! Nous serons toujours les esclaves de Sa Majesté et jamais nous ne désobéirons à sa volonté. Elle est notre mère et notre protectrice. Nous n’espérons qu’en elle et en personne autre. » Ensuite elle pria Melgunos de porter aux pieds de Sa Majesté leurs remerciements. En se séparant d’eux, Melgunof ordonna de lever l’ancre, de hisser le pavillon et de partir.

La frégate partit à deux heures après minuit, le 30 juin, sous pavillon marchand. Melgunof les suivit des yeux jusqu’à ce que la frégate fût hors de vue.


IX.

Après le renvoi des princes et des princesses l’Impératrice les soutint encore de sa main Impériale. (Suit l’inventaire des habits, fourrures, services à thé, montres, bagues, etc.,