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la seule de tout son vaste Empire où l’on puisse de bonne foi bénir son règne.

Quand votre fils sera mécontent en France, usez de ma recette, dites-lui : « Allez en Russie. » C’est un voyage utile à tout étranger ; quiconque aura bien vu ce pays, se trouvera content de vivre partout ailleurs. Il est toujours bon de savoir qu’il existe une société où nul bonheur n’est possible parce que, par une loi de sa nature, l’homme ne peut être heureux sans liberté.

Un tel souvenir rend indulgent ; le voyageur rentré dans ses foyers peut dire de son pays ce qu’un homme d’esprit disait de lui-même : « Quand je m’apprécie, je suis modeste ; mais je suis fier quand je me compare. »


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