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tière ; sacrifice chaque jour recommencé sur l’autel de la foi, pour prouver aux plus impies que l’homme n’est pas soumis en tout à la force physique, et qu’il peut recevoir d’une puissance supérieure le moyen d’échapper aux lois du monde matériel ; puis il ajoute : « Grâce aux réformes opérées par le temps, la religion catholique ne peut plus employer sa virtualité qu’à faire le bien ; » en un mot, il prétendait que le catholicisme avait manqué aux grandes destinées de la race slave, parce que là seulement se trouve à la fois, enthousiasme soutenu, dévouement sans cesse renouvelé, charité parfaite et discernement pur ; il appuyait son opinion d’un grand nombre de preuves, et s’efforçait de montrer les avantages d’une religion indépendante, c’est-à-dire universelle, sur les religions locales, c’est-à-dire bornées par la politique ; bref, il professait une opinion que je n’ai cessé de défendre de toutes mes forces.

Il n’est pas jusqu’aux défauts du caractère des femmes russes dont cet écrivain n’accuse la religion grecque. Il prétend que, si elles sont légères, si elles n’ont pas su conserver sur leur famille l’autorité qu’il est du devoir d’une épouse chrétienne et d’une mère d’exercer chez elle, c’est qu’elles n’ont jamais reçu un véritable enseignement religieux.

Ce livre, échappé, je ne sais par quel miracle ou par quel subterfuge, à la surveillance de la censure,