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De tout ce qui précède, il résulte que l’avenir, cet avenir si brillant, rêvé par les Russes, ne dépend pas d’eux ; qu’ils n’ont point d’idées à eux, et que le sort de ce peuple d’imitateurs se décidera chez les peuples à idées qui leur sont propres : si les passions se calment dans l’Occident, si l’union s’établit entre les gouvernements et les sujets, l’avide espoir des Slaves conquérants devient une chimère. De là le danger de les laisser s’immiscer dans notre politique et dans les conseils de nos voisins.

Est-il à propos de vous répéter que je parle sans animosité, que j’ai décrit les choses sans accuser les personnes, et que dans les déductions que j’ai tirées de certains faits qui m’épouvantent, j’ai tâché de faire la part de la nécessité ? j’accuse moins que je ne raconte.

J’étais parti de Paris avec l’opinion que l’alliance intime de la France et de la Russie pouvait seule accommoder les affaires de l’Europe ; mais depuis que j’ai vu de près la nation russe et que j’ai reconnu le véritable esprit de son gouvernement, j’ai senti qu’un puissant intérêt politique, appuyé sur le fanatisme religieux, la tient isolée du reste du monde ; et

    de leurs rêves en leur montrant de près la France qui lui est représentée comme un volcan de révolutions, comme un pays dont le séjour doit à jamais dégoûter les Russes des réformes politiques : il se trompe.