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Mais patience, les temps mûrissent, bientôt toute question sera posée nettement, et la vérité, défendue par ses champions légitimes, reprendra son empire sur l’esprit des nations. Peut-être la lutte qui se prépare servira-t-elle à faire comprendre aux protestants une vérité essentielle, que j’ai déjà exprimée plus d’une fois, mais sur laquelle j’insiste incessamment, parce qu’elle me paraît l’unique vérité nécessaire pour hâter la réunion de toutes les communions chrétiennes : c’est que le seul prêtre réellement libre qui existe au monde, c’est le prêtre catholique. Partout ailleurs que dans l’Église catholique, le prêtre est assujetti à d’autres lois, à d’autres lumières qu’à celles de sa conscience et de sa doctrine. On frémit en voyant les inconséquences de l’Eglise anglicane, et l’on tremble en voyant l’avilissement de l’Église grecque à Pétersbourg ; que l’hypocrisie cesse de triompher en Angleterre, la plus grande partie du royaume redevient catholique. L’Église romaine seule

    même est-elle soumise à certaines restrictions par les gallicans, qui pourtant croient être catholiques. Le Dante a-t-il jamais été accusé d’hérésie ? cependant quel langage ne tient-il pas à ceux des papes qu’il place dans son enfer ? Les meilleurs esprits de notre temps tombent dans une confusion d’idées qui eût fait rire les écoliers des siècles passés. Je répondis à mon critique en le renvoyant à Bossuet. Son exposition de la doctrine catholique, confirmée, approuvée, vantée en tout temps, et adoptée par la cour de Rome, justifie suffisamment mes principes.