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Karamsin lui-même raconte les fâcheux résultats de l’invasion des Mongols sur le caractère du peuple russe : si l’on me trouve sévère dans mes jugements, on verra qu’ils sont autorisés par un auteur grave et plutôt disposé à l’indulgence.

« L’orgueil national, dit-il, s’anéantit parmi les Russes ; ils eurent recours aux artifices qui suppléent à la force chez des hommes condamnés à une obéissance servile : habiles à tromper les Tatars, ils devinrent aussi plus savants dans l’art de se tromper mutuellement ; achetant des Barbares leur sécurité personnelle, ils furent plus avides d’argent et moins sensibles aux injures, à la honte, exposés sans cesse à l’insolence de tyrans étrangers ! » (Extrait du même ouvrage, tome V, chapitre 4, page 447 et suivante.)

Plus loin :

« Il se pourrait que le caractère actuel des Russes conservât quelques-unes des taches dont l’a souillé la barbarie des Mongols… »

« Nous remarquons qu’avec plusieurs sentiments élevés on vit s’affaiblir en nous le courage, alimenté surtout par l’orgueil national… »

« …… L’autorité du peuple favorisait aussi celle des boyards, qui à leur tour pouvaient, à l’aide des citoyens, avoir influence sur le prince, ou réciproquement par le prince sur les citoyens.