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de la Russie entière : dans la guerre contre le khan Mamaï, ce saint homme aida de ses conseils Dmitry Ivanowitch, et la victoire du prince reconnaissant enrichit les moines politiques : plus tard, leur monastère fut détruit par de nouvelles hordes de Tatars, mais le corps de saint Serge, miraculeusement retrouvé sous les décombres, donna un nouveau renom à cet asile de la prière, qui fut rebâti par Nicon à l’aide des dons pieux des Czars ; plus tard encore, en 1609, les Polonais assiégèrent pendant seize mois le couvent de Troïtza, devenu à cette époque l’asile des défenseurs de la patrie ; l’ennemi ne put emporter d’assaut la sainte forteresse, il fut forcé d’en lever le siége à la plus grande gloire de saint Serge, et à la joie pieuse de ses successeurs, qui surent bien mettre à profit l’efficacité de leurs prières. Les murailles sont surmontées d’une galerie couverte : j’en ai fait le tour ; elles ont près d’une demi-lieue et sont garnies de tourelles. Mais de tous les souvenirs patriotiques qui rendent ce lieu célèbre, le plus intéressant, ce me semble, c’est celui de la fuite de Pierre le Grand, sauvé par sa mère de la fureur des strelitz, qui le poursuivirent depuis Moscou jusque dans la cathédrale de la Trinité au pied de l’autel de saint Serge, où l’attitude du jeune héros de dix ans fit rendre les armes aux soldats révoltés.

Toutes les églises grecques se ressemblent : les