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ches et des coupoles dorées qui brillent au soleil, sur tout vers le soir et qui annoncent de loin aux pèlerins le but de leur pieux voyage.

Pendant la belle saison, les chemins d’alentour sont couverts de voyageurs qui marchent en procession ; et dans les villages des groupes de fidèles, couchés sous des bouleaux, mangent ou dorment à l’ombre ; à chaque pas, on rencontre un paysan chaussé d’une espèce de sandale en écorce de tilleul ; ce rustre marche souvent près d’une femme qui porte ses souliers à la main, tandis qu’elle se garantit avec une ombrelle des rayons du soleil que les Moscovites redoutent en été plus que les habitants des pays méridionaux. Une kibitka attelée d’un cheval suit au pas le ménage ambulant ; ils ont dans cet équipage de quoi se coucher et de quoi faire du thé ! La kibitka doit ressembler au chariot des anciens Sarmates. Cette voiture est d’une simplicité primitive ; la moitié d’un tonneau coupé en long est posée sur deux brancards à essieux semblables à un affût de canon : voilà le corps du char ; il est quelquefois muni d’une capote, c’est-à dire d’une grande écuelle de bois renversée. Cette couverture d’un aspect un peu barbare est ordinairement placée en long, de côté, sur les brancards, et elle ferme tout un pan de la voiture, à la façon de l’impériale d’un char à bancs suisse.

Les hommes et les femmes de la campagne qui sa-