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avec reconnaissance mon conseiller de l’avis qu’il venait de me donner.

Puisqu’il est avéré que je ne puis rien faire ici, pensai-je, je partirai sans retard. Les lenteurs de mon feldjæger, qui, sans doute, avait un dernier rapport à faire sur mon compte, me prirent le reste de la matinée ; je ne pus obtenir le retour des chevaux de poste que vers quatre heures du soir ; à quatre heures et un quart, j’étais sur la route de Pétersbourg

La mauvaise volonté de mon courrier, divers accidents, fruits du hasard ou de la malveillance, les chevaux qui manquaient partout à cause des relais retenus pour la maison de l’Empereur et pour les officiers de l’armée, ainsi que pour les courriers allant et venant continuellement de Borodino à Pétersbourg, rendirent mon voyage lent et pénible ; dans mon impatience, je ne voulais pas m’arrêter la nuit, mais je ne gagnai rien à me presser, car je fus contraint par le manque de chevaux, réel ou supposé, de passer six heures entières à Novgorod-la-Grande, à cinquante lieues de Pétersbourg

Je n’étais guère en train de visiter ce qui reste du berceau de l’Empire des Slaves devenu le tombeau de leur liberté. La fameuse église de Sainte-Sophie renferme les tombes de Vladimir Iaroslawitch, mort en 1051, d’Anne sa mère, d’un empereur de Con-