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l’affaire, mais j’ai des moyens détournés d’en connaître et jusqu’à un certain point d’en diriger la marche ; je vous promets de les employer le mieux que je pourrai ; encore une fois, suivez mon conseil et partez.

Si je partais, m’écriai-je, je n’aurais plus un instant de repos : je serais poursuivi comme d’un remords par l’idée que ce malheureux n’avait que moi pour le servir, et que je l’ai abandonné sans avoir rien fait pour lui.

Votre présence ici, me répondit-on, ne sert même pas à le consoler, puisqu’il l’ignore ainsi que l’intérêt que vous prenez à lui, et que cette ignorance durera autant que sa détention.

— Il n’y a donc aucun moyen d’arriver jusqu’à son cachot ? repartis-je.

— Aucun, » répliqua, non sans quelque marque d’impatience, la personne auprès de laquelle je croyais devoir insister avec tant d’opiniâtreté. « Vous seriez son frère, ajouta-t-elle, que vous ne pourriez faire ici plus que ce que vous avez fait. Votre présence à Pétersbourg, au contraire, peut devenir utile à M. Pernet. Vous instruirez M. l’ambassadeur de France de ce que vous savez sur cet emprisonnement, car je doute qu’il apprenne l’événement par la correspondance de votre consul. Une démarche auprès du ministre de la part d’un personnage placé