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vel emplacement de cette foire, ordonna les travaux nécessaires à son établissement ; il ne l’a jamais vue, il a donc ignoré les sommes immenses qu’on fut obligé d’ajouter à son budget, et qui ont été enfouies depuis sa mort dans ce terrain trop bas pour l’usage auquel on l’avait destiné. Grâce à des efforts inouïs et à des dépenses énormes, la foire est maintenant habitable pendant l’été, c’est tout ce qu’il faut au commerce. Mais il n’en est pas moins vrai qu’elle est mal située, poudreuse ou fangeuse au premier rayon de soleil, à la moindre pluie, et malsaine quelque temps qu’il fasse ; ce qui n’est pas un mince inconvénient pour les marchands, obligés de coucher au dessus de leurs magasins pendant six semaines.

Malgré le goût des Russes pour la ligne droite, bien des gens pensent ici comme moi, qu’il aurait mieux valu mettre la foire à côté de la vieille ville, sur la crête de la montagne, dont on aurait rendu le sommet abordable par de belles rampes d’une pente insensible et d’un effet grandiose dans le paysage, quitte à déposer au pied du coteau, sur les bords de l’Oka, les objets trop pesants et trop volumineux pour être hissés sur la colline. Ainsi les fers, les bois, les laines, les chiffons, les thés, seraient restés près des bateaux qui les apportent, et la foire marchande et brillante se serait tenue sur un plateau spacieux à la porte de la ville haute ; disposition plus