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gers ce serait celle du régime imposé aux mineurs de l’Oural ; mais il faudrait voir par ses yeux et ne pas s’en rapporter à ce qui est écrit. Cette tâche serait aussi difficile à accomplir pour un Européen de l’Occident que l’est le voyage de la Mecque à un chrétien.

Toutes ces villes foraines, succursales de la ville principale, ne sont que l’extérieur de la foire ; elles s’étendent sans plan autour du centre commun ; en les comprenant toutes dans la même enceinte, leur circonférence serait celle d’une des grandes capitales de l’Europe. Une journée ne suffirait pas pour parcourir tous ces faubourgs provisoires qui sont autant de satellites de la foire proprement dite. Dans cet abîme de richesses, on ne peut tout voir ; il faut donc choisir ; d’ailleurs la chaleur étouffante des derniers jours caniculaires, la poussière, la foule, les mauvaises odeurs ôtent les forces au corps et l’activité à la pensée. Cependant j’ai vu comme on verrait à vingt ans, sous le rapport de l’exactitude, mais avec moins d’intérêt.

J’abrégerai mes descriptions : en Russie on se résigne à la monotonie : c’est une condition de la vie ; mais c’est en France que vous me lirez, et je n’ai pas le droit d’espérer que vous preniez votre part d’aussi bonne grâce que je prends ici le mien. Vous n’êtes pas obligé à la patience, comme si vous aviez fait