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pont où le soleil darde des rayons ardents pendant des jours qui sont encore environ de quinze heures, malgré la promptitude avec laquelle ils vont commencer à décroître dans la saison avancée où nous entrons.

Des hommes de tous les pays du monde, mais surtout des dernières extrémités de l’Orient, se donnent rendez-vous à cette foire ; mais ces hommes sont plus singuliers de nom que d’aspect. Tous les Asiatiques se ressemblent, ou du moins on peut les partager en deux classes : les hommes à figure de singes : Calmouks, Mongols, Baskirs, Chinois ; les hommes à profil grec : Circassiens, Persans, Géorgiens, Indiens, etc., etc., etc.

La foire de Nijni se tient, comme je l’ai déjà dit, sur un immense triangle de terre sablonneuse et parfaitement plane qui forme pointe entre l’Oka, près d’arriver à son embouchure dans le Volga, et le large cours de ce fleuve. Cet espace est donc borné de deux côtés par l’une des deux rivières. Le sol où se déposent tant de richesses ne s’élève presque pas au dessus de l’eau ; aussi ne voit-on sur les rives de l’Oka et sur celles du Volga que des hangars, des baraques et des dépôts de marchandises, tandis que la ville foraine proprement dite est située assez avant dans les terres à la base du triangle formé par les deux fleuves ; elle n’a de bornes que celles qu’on a