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long que celui du Rhin devant Mayence. Ces deux angles de terre, quoique séparés seulement par un fleuve, sont bien différents l’un de l’autre : l’un domine de toute la hauteur d’une montagne le sol nivelé de la plaine qu’on appelle Russie, et il est pareil à une borne colossale, à une pyramide naturelle : c’est le promontoire de Nijni qui s’élève majestueusement au milieu de ce vaste pays ; l’autre angle, celui de la foire, se cache au niveau des eaux qui l’inondent une partie de l’année ; la beauté singulière de ce contraste n’a point échappé au coup d’œil de l’Empereur Nicolas ; ce prince, avec la sagacité qui le caractérise, a senti que Nijni était un des points importants de son Empire. Il aime particulièrement ce lieu central favorisé par la nature et devenu le lieu de réunion des populations les plus lointaines qui s’y pressent de toutes parts, attirées par un puissant intérêt commercial. Dans sa minutieuse vigilance, l’Empereur ne néglige rien pour embellir, étendre et enrichir cette ville ; il a ordonné des terrassements, des quais, et commandé pour dix sept millions de travaux qui ne sont contrôlés que par lui. La foire de Makarief qui se tenait autrefois dans les terres d’un boyard à vingt lieues plus bas, en suivant le cours du Volga vers l’Asie, a été confisquée au profit de la couronne et du pays ; puis l’Empereur Alexandre l’a transportée à Nijni. Je re-