Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 1, Amyot, 1846.djvu/35

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sans méconnaître l’essence même de la religion, car ce mot implique contradiction.

Rien de moins ambigu que notre foi ; ce n’est pas un système de philosophie dont chacun peut prendre ou rejeter ce qu’il lui plaît. On est catholique tout à fait, ou on ne l’est pas du tout ; on ne saurait l’être à moitié, ni d’une manière nouvelle. Un néo-catholicisme serait une secte déguisée qui abjurerait bientôt l’erreur pour rentrer dans le sein de l’Église, sous peine de se voir condamnée par celle-ci, préoccupée qu’elle est à juste titre de la nécessité de conserver la pureté de la foi, bien plus que de l’ambition de grossir en apparence le nombre douteux de ses équivoques enfants. Quand le monde adoptera le christianisme sincèrement, il saura bien le prendre où il est. L’essentiel, c’est que le dépôt sacré reste pur d’alliage.

Néanmoins l’Église catholique l’a prouvé, elle peut se réformer, quant aux meurs, à la discipline du clergé, et même quant à la doctrine, sur les points qui ne touchent pas au fondement de la foi ; que dis-je ? son histoire, sa vie n’est qu’une réforme perpétuelle ; mais cette réforme légitime et non interrompue ne saurait s’opérer que sous la direction de l’autorité ecclésiastique et selon les lois canoniques.

Plus j’ai parcouru le monde, plus j’ai observé les