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dogme, et substituer ce dogme humain à tous les dogmes divins, c’est détruire la religion sous prétexte de la rendre aimable. Du point de vue de l’Église catholique, pratiquer la vertu de tolérance, ce n’est pas transiger sur les principes ; c’est protester contre la violence, et mettre la prière, la patience, la douceur et la persuasion au service de l’éternelle vérité ; mais telle n’est pas la tolérance moderne. Ce credo de l’indifférence, devenu pendant plus d’un siècle la base de la nouvelle théologie, perd de ses droits à l’estime des vrais chrétiens, en proportion de la puissance qu’il ôte à la foi ; la véritable tolérance, la tolérance renfermée dans les limites de la piété, n’est pas l’état normal de l’âme, c’est le remède qu’une religion charitable et qu’une sage politique opposent aux maladies de l’esprit.

Que veut-on dire encore par cette qualification dernièrement inventée : le néo-catholicisme ? Le catholicisme ne peut être nouveau sans cesser d’être.

Il peut exister, il existe sans doute un grand nombre d’esprits, las de se laisser pousser à tous vents de doctrines, et qui se réfugient à l’abri du sanctuaire contre la tourmente des idées du siècle ; on peut donner à ces nouveaux convertis le nom de néo-catholiques ; mais on ne saurait parler de néo-catholicisme