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tinées de l’homme ne s’accomplissent pas sur la terre : je suis catholique, parce que hors de l’Église catholique, le christianisme s’altère et périt.

En faisant un grand mal, en rompant l’unité, les protestants ont pourtant fait un grand bien sans le savoir : ils ont réformé l’Église mère. L’Église, qu’ils ont quittée, est devenue peu à peu depuis Luther et Calvin ce qu’elle aurait dû être toujours : plus évangélique que politique. Au surplus, les protestants lui doivent un plus grand bien encore, ils lui doivent la vie, car le protestantisme, qui est une négation, ne subsisterait plus depuis longtemps s’il n’avait à lutter contre une religion positive. C’est la perpétuité de l’Église romaine qui fait la durée des sectes sorties de son sein.

Après avoir parcouru la plus grande partie du monde civilisé, après m’être appliqué de toutes mes forces pendant ces diverses courses à découvrir quelques-uns des ressorts cachés dont le jeu fait la vie des Empires, voici, selon mes observations attentives, l’avenir que nous pouvons présager au monde.

Du point de vue humain : l’universelle dispersion des esprits par le mépris de la seule autorité légitime en matière de foi ; c’est-à-dire l’abolition du chris-