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subsister se défend contre une inondation périodique de glace et permanente d’eau : c’est le résultat d’une force de volonté immense : si l’on n’admire pas, on craint : c’est presque respecter.

Le paquebot de Kronstadt jeta l’ancre dans l’intérieur de Pétersbourg devant un quai de granit ; le quai anglais en face du bureau des douanes est à peu de distance de la fameuse place où s’élève la statue de Pierre le Grand sur son rocher. Une fois ancré là, on y reste longtemps ; vous allez voir pourquoi.

Je voudrais vous épargner le détail des nouvelles persécutions que m’ont fait subir, sous le nom générique de simples formalités, la police et sa fidèle associée la douane ; cependant, c’est un devoir que de vous donner l’idée des difficultés qui attendent l’étranger à la frontière maritime de la Russie : on dit l’entrée par terre plus facile.

Trois jours par an, le soleil de Pétersbourg est insupportable : hier, pour mon arrivée, je suis tombé sur un de ces jours. On a commencé par nous parquer une grande heure sur le tillac de notre bâtiment, moi et les autres : les étrangers, non les Russes. Là, nous étions exposés sans abri à la plus forte chaleur et au grand soleil du matin. Il était huit heures et il faisait grand jour depuis une heure après minuit. On parle de trente degrés de chaleur au thermomètre de Réaumur ; rappelez-vous que cette température devient