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On l’enchaîne pour un crime qu’il ignore ; on lui inflige le supplice de la vie, c’est-à-dire de la mort ; il vit et meurt dans les fers, sans pouvoir obtenir qu’on le juge, ni même qu’on lui dise de quoi il est accusé. Ah ! quand on voit la nature si arbitraire, faut-il s’étonner du peu de justice des sociétés ? Pour apercevoir l’équité ici-bas, il faut les yeux de la foi qui pénètrent au delà de ce monde. La justice n’habite pas dans l’empire du temps. Creusez dans la nature, vous arrivez bien vite à la fatalité. Une puissance qui se venge de ce qu’elle fait est bornée ; mais les bornes : qui les a posées ? contre qui, et pourquoi ? Plus le mystère est incompréhensible, plus le triomphe de la foi est grand et nécessaire !…


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