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qu’au milieu de la nuit, je venais à penser aux énormes rochers qui m’emprisonnaient, je me levais pour gravir, avant le jour, leurs sommets glacés.

» Combien de fois l’aurore m’a surpris dans ces plaines voisines du ciel, au milieu de ces mers de neiges éternelles qui entourent les inaccessibles pics des hautes Alpes ! Exténué de fatigue, je contemplais avec découragement les précipices qui me défendaient à jamais l’accès des sommités les plus aériennes. Ce monde intermédiaire, entre la terre et le ciel, me paraissait l’empire du mystère ; et, à chaque pas que je faisais pour m’en approcher, mon cœur frémissait de respect, comme si j’eusse été près de paraître devant le Créateur