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Quand la marche naturelle des choses nous met en opposition avec nos penchants, ils se détruisent ou nous détruisent en peu de temps. L’homme qui prétend se soutenir dans la société en s’appuyant sur des amis, court grand risque de se voir abandonné à la moitié de sa carrière. Il n’y a point d’amis dans le monde, il y a des collègues. Le seul esprit qui subsiste dans la mobilité des choses humaines, c’est l’esprit de corps ! Si les âmes sensibles et romanesques mûrissent lentement, c’est parce qu’elles reconnaissent presque toujours trop tard la force des associations, et la faiblesse des liaisons. La jeunesse se laisse facilement tromper à la bienveillance qu’elle inspire ; la foule des indifférents est toujours dis-