Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sible et heureuse, mon âme se préparait d’irrémédiables souffrances.

» Le bonheur, c’est l’accord entre la vie intérieure et la vie extérieure. Combien de fois, avant d’être entré dans cet asile de la prière, d’où les accidents de la vie ne se présentent plus à notre souvenir que comme des coups de vent qui nous ont poussés dans le port ; combien de fois, perdu sur l’océan du monde, sans direction, sans espérance, sans compagnons, j’ai déploré l’affreux malheur de vivre isolé dans le pays que j’appelais ma patrie ! Je regrettais jusqu’aux dangers, jusqu’aux erreurs de l’éducation publique ; je sentais que mes torts, quels qu’ils eussent été, m’auraient paru légers, puisque la peine en