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ne plus retourner chez la dame qui m’avait si bien reçu.

» J’ai su, depuis, que c’était une courtisane devenue toute puissante, grâce à l’amour d’un de ces tyrans éphémères qu’on voyait entraînés au pouvoir, par la faiblesse de leurs devanciers.

» L’événement de ce jour, quoique bien peu important, fit révolution dans mon âme. Je vis qu’on m’avait caché le monde, que le silence dont on m’entourait n’était pas universel, et je crus sentir que la solitude où l’on m’élevait était funeste à mes facultés ; la découverte de cette contradiction entre mon éducation et l’instinct de mon cœur, me plongea dans un chagrin sans remède, comme le mal qui le causait. Croissant avec l’âge,