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nécessaire. Il me semblait que mon cœur l’aurait inventée, si la miséricorde de Dieu ne l’avait préparée pour moi.

» Frappé de la méchanceté des hommes, avant de les connaître ; élevé pour un pays, pour un temps qui n’était pas le mien, tout ce que j’entendais des bruits du monde, ne servait qu’à fortifier mon penchant pour la retraite et pour la contemplation. Je l’avoue avec confusion, j’étais alors près du port ; je m’en suis toujours éloigné, jusqu’au moment où la grâce céleste m’y a poussé de force ; car ce n’est pas ma sagesse, c’est ma misère qui m’a conduit ici.

Le germe de piété que Dieu avait caché en moi ne fut pas assez cultivé pour pouvoir me défendre contre l’atteinte