Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/249

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jusqu’à mes chagrins. J’avais épuisé en une fois ma force de volonté, et je ne me décidais plus que d’après l’avis de mon vieux compagnon : il ne me consultait pas, il donnait ses ordres, j’obéissais en silence.

» Quand un homme a perdu le principal intérêt de sa vie, il faut peu de chose pour lui tenir lieu de motif. L’excès du malheur nous rend enfans comme l’extrême vieillesse.

» Un jour qu’il me crut assez fort pour marcher, il voulut me faire faire une longue promenade. Nous gravîmes plusieurs collines et nous parvînmes enfin au sommet d’une montagne voisine de la ville. La vue s’étendait d’un côté sur la pente méridionale de la chaîne des Alpes,