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impressions, mais j’en cachais la source ; je trouvais dans le trouble de mon cœur, le langage de la passion, mais je me gardais de laisser deviner l’objet de cet amour profané par la ruse ; enfin, quoique né avec l’âme la plus exempte de calcul et de fraude, je devins par la position fausse où m’enchaînait ma faiblesse, l’homme le plus impénétrable et le plus double. Les cœurs créés pour la vérité, lorsqu’ils se livrent au mensonge, ont un grand avantage sur les hommes foncièrement pervers. Il leur reste un vernis d’innocence qu’aucun artifice ne pourrait simuler, et ce qu’ils avaient de vertu primitive leur sert merveilleusement à déguiser leur dégradation. En eux le mal est acquis, le