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perdaient ensemble dans les chastes délices de la contemplation : c’est alors seulement que nous découvrions tout ce que nous étions l’un pour l’autre.

» Le mois de mai venait de finir, et lorsque la chaleur du jour avait été excessive, je faisais quelquefois vers le soir des promenades solitaires avec Mlle de M**, que sa mère aimait à me confier. Les émotions que j’éprouvais près d’elle, étaient bien différentes de cet abandon sans bornes, de cet épanouissement de l’âme qui rendait la société de Mme de M** nécessaire à ma vie. L’extrême jeunesse est imposante ; on ne veut pas se presser de lui révéler l’existence ; il y a tant de bonheur attaché à l’ignorance ! On croit la protéger contre tout ce qu’on lui cache.