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de pouvoir sur mon cœur. Je crus entrevoir un plan concerté entr’eux, je me vis le jouet d’une intrigue, et pour un moment, le soupçon fit pénétrer dans mon cœur une sorte de mauvaise honte qui tarit subitement la source de ma sensibilité, car elle me faisait douter de mes propres impressions. Je me crus dupe ; je me sentis ridicule, et je prétendais être clairvoyant.

» Les caractères faibles craignent plus que les autres de se laisser tromper, parce qu’ils ne savent pas où ils pourront s’arrêter : de là vient qu’ils ne sont propres, ni à mener, ni à être menés. Je reconnaissais en moi l’inconvénient d’une disposition semblable ; pour y remédier, je résolus de me confier aveuglément à