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II

TANNHAEUSER (1845)


Tannhaeuser a une histoire, sur laquelle il est inutile de revenir, car elle a été faite, et très complètement (par M. Georges Servières surtout), celle des représentations données, à grand’peine, par Wagner lui-même, à l’Opéra, en mars 1861, et par lui interrompues devant l’incompréhension manifeste du public et de la critique[1]. On eût pu penser que notre première scène tiendrait à honneur, du jour où elle en aurait reçu l’autorisation officielle, de commencer par cette réparation la mise régulière des œuvres du maître. Mais, puisque aussi bien l’on doutait que la représentation pût se passer sans encombre, du moins hors de la salle, il avait paru préférable de donner le pas à Lohengrin, qu’une plus récente et plus absurde mésaventure avait davantage illustré ; et même à la Valkyrie, réclamée avec une ardeur

  1. Les interprètes étaient le ténor allemand Niemann, avec Morelli et Cazaux, et Mmes Marie Sasse dans Élisabeth et Tedesco dans Vénus. Il est assez curieux de noter, en passant, que celui auquel était réservée en quelque sorte la troisième représentation, Ernest Van Dyck, naissait quelques semaines à peine après ces deux premières.