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Le cycle wagnérien au théâtre


I

Le Vaisseau fantôme (1843)

Le Vaisseau fantôme, puisqu’il faut commencer par lui, n’est apparu qu’assez tard sur nos programmes, le 17 mai 1897, sur la scène de l’Opéra-Comique, dix ans après le premier effort tenté en faveur de Lohengrin ; et il ne s’est pas imposé dès l’abord avec le grand caractère que l’interprétation devrait mettre surtout en valeur. Il est plus facile de souligner l’anecdote romantique, avec ses emportements ou sa grâce et son pittoresque, que de révéler la douloureuse noblesse, la profondeur mystérieuse et humaine qui en est la plus grande beauté. En ce sens, la sauvagerie vibrante et robuste de Max Bouvet, et le brillant de ceux qui l’entouraient, Jane Marcy notamment, ne pouvaient servir aussi heureusement l’ouvrage que l’émotion concentrée, l’autorité calme, la largeur de diction de Maurice Renaud, la sincérité de Claire Friché, la passion de Léon Beyle.

Le Hollandais reste une des plus belles incarnations wagné-