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L’ŒUVRE DE RICHARD WAGNER À PARIS.

(Wotan), Mme Kutscherra (Brunnhilde) et Planès (Erda). Elle reparaît en 1900, avec Cazeneuve encore et Ballard, Mmes Adiny et Dhumon. Enfin Chevillard la donne à son tour, en 1901, avec Imbart de la Tour et Challet ; Mmes Chrétien et Gerville-Réache.

Mais dès lors, c’est à la grande scène finale entre Siegfried et Brunnhilde que se bornent les exécutions. Déjà Lamoureux l’avait fait entendre avec Rousselière et Mme Chrétien (1901). Colonne la donne avec Cazeneuve et Mme  Kutscherra (1905), Burgstaller et Mme Litvinne (1905 et 1906) ou Mme  Kaschowska (1907), Hensel ou Knote et Mme Leffler-Burckhardt (1911 et 1912), toutes ces dernières auditions en allemand, ce qui ne laisse pas que d’en accentuer la longueur. Chevillard l’exécute de son côté avec Imbart de la Tour et Agnès Borgo (1910). Mais, somme toute, c’est l’ « air de la forge » qui retentit le plus souvent dans l’une et l’autre salle de concerts. Il est vrai que Van Dyck s’en est fait comme une spécialité, de 1902 à 1912 (après une première exécution, en 1896, chez Colonne, par le vaillant ténor Lafarge), et qu’il lui donne, soit en français, soit en allemand, une couleur vibrante, une sorte de joie de vie, extraordinairement évocatrice.


Le Crépuscule de Dieux a paru sur l’affiche de Pasdeloup dès 1876, mais pour la seule marche funèbre de Siegfried, cette splendeur, radicalement incomprise alors. Nous ne le retrouvons ensuite qu’en 1884, pour la même page, rendue, par Lamoureux, avec une ampleur qui, cette fois, fit grand effet. C’est Mme Materna, qui, dès sa première apparition à Paris, à ces mêmes concerts, en 1889, nous révéla la scène finale de Brunnhilde, dès lors si souvent chantée. Son fier et puissant style en a fait quelque