Page:Curzon - L’Œuvre de Richard Wagner à Paris et ses interprètes, Sénart.djvu/138

Cette page a été validée par deux contributeurs.
82
L’ŒUVRE DE RICHARD WAGNER À PARIS.

Belgique, à Berlin et à Vienne, à Prague et à Rome, à Milan, à Londres, à Copenhague, à Madrid (avec Rousselière), à Saint-Pétersbourg (avec Félia Litvinne)…

Restons à Paris, où M. Messager s’était mis en mesure de « passer » dès le premier jour de l’année. Ce n’est pas le lieu, ici, d’entrer dans une discussion serrée de la présentation de l’œuvre et de sa mise en scène. Aussi bien, pour en sauvegarder l’esprit essentiel, n’eût-il pas fallu un théâtre, et tel que l’usage le comprend. Lorsqu’une action scénique est représentée sans qu’il y ait, entre elle et le public admis à y assister, un échange quelconque d’impressions ; lorsque les interprètes agissent sans que rien puisse leur laisser soupçonner, en quelque sorte, qu’ils ont des spectateurs ; lorsque ceux-ci gardent un silence absolu, même la dernière note éteinte, et que le rideau fermé ne se rouvre pas,… il est aisé de comprendre le caractère de sanctuaire que prend une salle, et pourquoi, pour Parsifal spécialement, celle de Bayreuth était unique, incomparable. La question d’obscurité est secondaire ; la non-interruption des scènes par les applaudissements est élémentaire pour toute œuvre digne qu’on l’écoute. L’essentiel, c’est le silence de l’entr’acte, c’est la prolongation, d’un acte à l’autre, de ce respect qui répugne à tout ce qui troublerait son recueillement, c’est l’abandon, par les interprètes, de toute prétention aux suffrages manifestés… Et ces conditions sont trop en opposition avec l’usage, pour qu’il soit possible même d’en espérer la réalisation. Parsifal, sorti de Bayreuth, est devenu un drame lyrique comme les autres, est devenu « du théâtre » : il faut en prendre notre parti.

Et cela étant, l’Opéra de Paris avait bien fait les choses, et