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VII

PARSIFAL (1882)


L’histoire de l’œuvre suprême de Richard Wagner ne peut être que courte, partout ailleurs qu’à Bayreuth qui l’a vue naître : garantie par la loi allemande jusqu’à l’expiration des trente années qui ont suivi la mort de son auteur, elle n’échappait à l’exclusion jalousement gardée par les héritiers de celui-ci, qu’au jour où, comme ses sœurs et au même titre qu’elles, elle devenait l’apanage du monde entier, où elle entrait dans « le domaine public ». C’est tout au plus si quelques représentations d’ordre privé en purent être données en Europe (telles, celles d’Amsterdam, auxquelles participa Félia Litvinne, celles de Zurich, et, en 1913, celles de Monte-Carlo, réduites d’ailleurs à une répétition), et si, en 1904 et en 1909, un directeur américain osa braver anathèmes et protestations pour satisfaire l’impatiente curiosité du public de New-York… Parsisal ne prit une place officielle au théâtre que le 1er janvier 1914.

Mais, du même coup, toutes les scènes en mesure de le représenter convièrent à l’envi leurs habitués à en goûter l’attrait depuis si longtemps défendu. On en nommerait bien une cinquantaine rien qu’au cours du mois de janvier, en France et en