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maux. Bram et ses loups pouvaient couvrir cette distance en dix jours, peut-être en huit.

Si cette supposition était fondée, bien des choses s’expliquaient. La jeune fille ou la femme, à qui avait appartenu la tresse dorée, était arrivée dans cette région à bord d’un baleinier. Peut-être était-elle la femme, ou la fille, du capitaine. Le navire s’était perdu dans les glaces et l’équipage avait été sauvé par les Esquimaux. Elle était chez eux, à cette heure, en compagnie d’autres blancs. Cela valait mieux, certes, que de penser qu’elle appartenait à Bram.

Philip faisait tout ce qu’il pouvait pour écarter cette idée hideuse et terrible qui, malgré ses efforts, s’acharnait sur lui. Car, enfin, cela pouvait être. Une femme, avec de semblables cheveux, pareils à l’or filé, dans la possession de ce géant, de ce demi-fou !

Tandis que trottait ainsi son imagination, Philip serrait ses poings. Il lui prenait des démangeaisons de sauter à bas du traîneau, de bondir sur Bram, de le renverser dans la neige et, le genou sur sa poitrine, d’arracher de lui la vérité. Mais il fallait se contraindre et, par une diplomatie savante, au contraire, atteindre au but désiré.

Une heure durant, Philip contrôla, à l’aide de sa boussole, la direction suivie par Bram. Elle demeurait celle du Nord. Puis Bram vint prendre