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seulement ensuite que, sur cet ultime abîme de nuit, se levait l’aube du Nord.

Dans les impénétrables ténèbres qui l’enveloppaient, Philip sentit se réveiller ses craintes. Ne serait-ce pas le moment que choisirait Bram pour l’attaquer ? Approchant sa montre du foyer, il vit qu’elle marquait quatre heures. Il éteignit le feu et grimpa à nouveau sur son arbre. Bram ne vint toujours pas.

L’aube grise apparut.

Philip redescendit de son perchoir et, pour la troisième fois, réveilla la flamme, afin de cuire son déjeuner et de préparer son café. Il fit celui-ci très fort, en double ration. À sept heures, il était prêt à se remettre en route, à reprendre la chasse de l’énigmatique chasseur. Bram avait, cette nuit écoulée, perdu une magnifique occasion de se débarrasser de lui. Bien plus : en continuant sa fuite, il l’entraînait à sa suite vers le mystère du piège d’or. Tout était pour le mieux.

Philip se fraya un chemin le long du petit bois. Au bout d’une demi-heure, il arriva au lieu où s’était livrée la bataille dernière des loups et du caribou. L’animal était tombé à une cinquantaine de yards du petit bois. Dans un rayon de vingt pieds environ, la neige avait été durement battue, par les sabots et les pattes des combattants, et l’arène était tachée de sang rouge. Des