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Bram fût un colosse, il aurait allégrement engagé la lutte avec lui. Et il serrait nerveusement son revolver, il promenait ses doigts sur la culasse. Mais ce n’était pas avec Bram que la lutte s’engagerait, ce serait avec ses loups. Bram lancerait la horde, sans plus se montrer lui-même, et se contentant de ricaner de loin, pour l’exciter. Ainsi l’avait-il fait avec le caporal Lee. Maintenant que Philip l’avait repéré, qu’il avait clairement dévoilé ses intentions, comment Bram, luttant pour sa propre existence, serait-il assez fou pour ne pas chercher à se débarrasser, sur-le-champ, de son ennemi ?

Puis une pensée soudaine lui vint. Bram, tel qu’il l’avait vu dans le jour nocturne, n’était pas armé ! Alors il reprit courage et espoir. Grimpé sur un arbre, il pourrait livrer bataille à toute la bande et tuerait les loups, un à un. Avec son revolver et son fusil, et sa provision d’abondantes munitions, le dernier mot lui resterait. L’important était de savoir si, réellement, Bram ne possédait pas de fusil.

Car alors…

Philip ramassa la chaude pelisse qu’il avait, tout à l’heure, jetée près du feu et l’endossa. Il en remplit les poches de munitions toutes dépaquetées et, s’avançant vers la lisière du Barren, jeta son dévolu sur un sapin noueux et solide, isolé des autres. C’était un observatoire excel-