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CHAPITRE III

BRANT PREND UNE DÉCISION


Il arrive, sous le choc d’impressions violentes, que l’esprit, sans perdre de temps à raisonner, va droit à une décision immédiate, aussi rapide que le choc a été soudain.

Après le premier cri d’étonnement qui lui avait échappé, Philip Brant demeura silencieux. Il ne dit rien à Pierre. Le vent qui passait sur la cabane s’était tout à coup calmé et, dans le silence, le tic-tac de la montre de Philip résonnait comme le battement d’un petit tambour. Lentement ses yeux se levèrent des fils soyeux qu’il tenait dans sa main et se rencontrèrent avec ceux de Pierre.

La même pensée, évidemment, était dans leurs deux esprits. Si les cheveux avaient été noirs… S’ils avaient été bruns… Si même ils avaient eu la couleur grossière, d’un blond roux, de ceux de l’Esquimau du Mackenzie inférieur… Mais non, ils ressemblaient à de l’or, à de l’or en fusion !